Coupe de France

Rannée-La Guerche, le tube de l’automne

Coupe de France (7e tour). Rannée-La Guerche (DSE) - Vertou (CFA2), dimanche (15 h). Après les affres de la relégation et du changement cet été, les Guerchais ont réussi leur lifting.

La tonalité n’est plus la même. Il règne une atmosphère d’espoir et de convictions, de détente et d’ambitions, à Rannée-La Guerche. Les mots plénitude, sérénité et alchimie y sont utilisés. Ce nouvel élan ne suit pas la courbe du hasard, plutôt celle d’une ligne directrice, d’une nouvelle harmonie souvent nécessaire pour disperser les cendres du passé. La menace de la relégation les avait longtemps poursuivis au cours des trois dernières années avant qu’elle ne vienne leur mettre le grappin dessus, pour de bon. Sous cet angle, il y a eu du renouveau, un changement d’entraîneur et une restructuration en profondeur de l’effectif pendant que le projet du terrain synthétique flambant neuf sortait de sa tanière. La fiabilité du recrutement a primé sur le côté clinquant. Entre séparation à l’amiable ( François Blandeau, Davy Dupont, Moussa Touré… ) et départ en douce ( Christopher Le Sech ), Christophe Gadby a utilisé une base de données personnelle pour se renforcer, très utile pour gagner du temps dans la rénovation. Par exemple, les Anthony Bichot et Jonathan Savey, devenus des cadres à part entière, il les connaissait de son passage au Stade Rennais, chez les amateurs ( 2012 à 2016 ).

Ferré : « Vivre ce que l’on vit, ça fait un bien fou ! »

Le mélange du fait maison et des liaisons antérieures provoque, depuis, de sacrées étincelles. Un début de saison séduisant, de la couleur et des résultats. Rannée-La Guerche souffle un vent de fraîcheur. Qui a le don de réveiller des ambitions éteintes par ces dernières saisons vécues dans la difficulté. Une bouée vitale après la grosse tempête.« Il y a un nouvel entraîneur qui veut vivre les instants présents, note Gilles Martin, le latéral gauche guerchais.Cette nouvelle dynamique, elle fait du bien. Par rapport à ce qui a été mis en place, on ne parle même plus du passé. Mentalement, il y avait une usure. Les nouveaux joueurs et les jeunes nous ont apporté une fraîcheur. Mais c’est vrai que l’on ne s’attendait pas à rebondir aussi vite après la descente. C’est quand même une bonne surprise… » « Il est probable que l’on ait un effectif légèrement supérieur à l’an dernier où l’on avait connu beaucoup de problèmes. Entre (Murat )Méral et (Mathieu )Boisramé, on avait eu un tas de blessés, prolonge Pierre-Yves Ferré, co-président.L’enchaînement des bons résultats créé un climat sympathique. Pour un groupe qui avait un peu galéré, le fait d’avoir un nouveau message et de voir de nouveaux joueurs, ça apporte un autre souffle. Vivre ce que l’on vit, ça fait un bien fou ! »

Martin : « Cette ferveur, on la ressent »

Les traces sont vraiment visibles. Partout. Tout un club semble porté par ce nouvel engouement, des joueurs aux bénévoles, en passant par les fidèles.« En même temps, c’est un club très familial où tout le monde suit tout le monde, ajoute Gilles Martin, épaté par cette effervescence qui les invite à se surpasser.La dernière fois, une centaine de personnes s’était déplacée en Coupe de France à Breteil (0-1, 6e tour ). Il y en avait une cinquantaine en championnat à La Chapelle-Montgermont (0-0 ). Quand on joue à domicile, où on est toujours invaincus, il y a cette ferveur derrière nous. On la ressent. Elle nous permet de nous dépasser encore plus… » Et de vivre les fameux instants présents. À fond, comme toujours.

« Je connais Vertou, mais je n’ai pas de recette magique… »

La fable de David face à Goliath, les Guerchais l’ont déjà usé il y a deux tours, face à Dinan-Léhon (CFA2). Là, les hommes de Christophe Gadby veulent en abuser face à Vertou, un autre pensionnaire du CFA2. L’adversaire est coriace mais la tâche loin d’être intenable.« Je connais cette équipe. J’ai pris des renseignements. Je suis allé la voir ,cadre le coach guerchais qui dresse le portrait de ses hôtes.C’est une équipe expérimentée de CFA2 qui est composée de joueurs aguerris. Elle a pour elle sa solidité. Ses faiblesses ? Je les garde pour moi. » Et quand on évoque le fameux « esprit Coupe » d’une équipe ligérienne amoureuse des épopées, la réponse de l’ancien Rennais est tranchée.« Je voudrais que l’on m’explique ce qu’est l’esprit Coupe. C’est savoir se surpasser ? Avoir envie de gagner ? Qu’une équipe de CFA ou de CFA 2 figure régulièrement au septième, huitième tour et au-delà est dans ses cordes. Pour une DSE, il y a une autre saveur. » Voilà qui est dit. Les Guerchais eux se préparent pour l’exploit. Avec une certaine sérénité en écoutant Christophe Gadby.« Nous sommes très heureux de recevoir. Il y a un engouement autour du club. Les gens sont heureux. C’est normal. Nous ne nous mettons pas la pression. Ce tour de Coupe, nous le préparons depuis le début de la saison. Nous travaillons pour avoir des certitudes. Nous voulons être sûrs de ce que nous pouvons faire. » Les certitudes, les Guerchais en ont. Ils sont indélogeables chez eux. Les Dinannais en ont fait l’amère expérience en Coupe. Les réservistes de Lannion, leader de leur championnat, s’y sont cassés les dents, le week-end dernier.« Je n’ai pas de recette magique. En début de saison, j’ai dû faire l’amalgame entre un groupe d’anciens Guerchais et un groupe de très jeunes. Nous avons beaucoup travaillé à l’entraînement pour mettre en place ce que nous voyons aujourd’hui. Je voulais que nous jouions et nous jouons. Ce que je recherche, c’est la plus belle performance possible. » Dimanche, il faudra plus que tutoyer cette performance mais faire corps avec elle avec l’envie de rentrer une nouvelle fois dans l’histoire d’un club. Comme lors d’un week-end de novembre 2011 où La Guerche a frôlé la possibilité d’éliminer Angers, pensionnaire de Ligue 2, à l’époque. L’exploit est à portée de crampons.RANNÉE-LA GUERCHE : Marchand (g), Geslot, Favry, K. Charron, Liger, Martin, Pegou Tankeu, Boisramé, Bichot, Savey, Vallée, Lairy, Béasse, Y. Charron, Méral, Artur.